Impact environnemental

ET LA NATURE
DANS TOUT CA ??

Quelques éclaircissements par un professionnel de la construction :


Interview de Dominique Gauzin-Müller, Spécialiste de l'architecture écologique.

On parle de plus en plus d'architecture écologique. Quel rôle le bois y joue-t-il ?

Le bois est le seul matériau de construction renouvelable. Son utilisation en structure, en agencement et en bardage est donc un moyen de préserver les réserves des autres matières premières employées dans le bâtiment. La transformation du bois mobilise peu de matière et d'énergie et la pollution de l'eau, de l'air et du sol est très faible.

La légèreté du bois facilite une mise en œuvre sans gros engins, limitant bruits et poussières pendant le chantier. Une conception tenant compte des dimensions de fabrication permet de réduire les chutes, donc le volume des déchets. Ces derniers peuvent être recyclés, brûlés en produisant de l'énergie ou biologiquement dégradés.

Les avantages du bois sont donc uniquement environnementaux ?

Pas du tout ! L'emploi du bois répond aussi aux aspirations des usagers à une plus grande qualité de vie dans leur logement et leur cadre de travail : air sain à l'humidité naturellement régulée, confort thermique, surfaces douces et chaudes au toucher.

Le bois n'est-il pas limité techniquement ?

Non ! Matériau écologique, le bois affirme également de remarquables qualités techniques. Au cours des dernières décennies, le développement de panneaux structurels (à base de placages, de particules, de fibres ou de lamelles orientées) a profondément transformé l'architecture en bois.

Ces produits de haute technologie permettent au bois de dépasser les limites dimensionnelles et mécaniques imposées par l'arbre. Ils lui confèrent les caractéristiques d'un matériau industriel, sans lui ôter les qualités d'une matière noble.

De nombreux éléments sont désormais préfabriqués...

En effet. Depuis le début de la civilisation, le bois était un matériau d'ossature, mis en œuvre sur le site : colombage, poteaux-poutres. La réalisation d'éléments préfabriqués pour les murs, les planchers et les toitures, a permis soudain de réaliser des voiles porteurs à base de bois, mécaniquement et économiquement performants. C'est un tournant décisif qui décuple les possibilités du bois dans le domaine des structures.

Y a-t-il une prise de conscience de l'intérêt de la construction bois ?

C'est très clair. Le succès du Salon de la maison bois d'Angers et la lecture des magazines professionnels et grand public prouvent l'engouement actuel pour l'architecture bioclimatique et la construction en bois. Cette remise en cause de pratiques de plus en plus éloignées des réalités économiques, sociales et écologiques offre au secteur du bâtiment un retour salutaire vers le bon sens.

Les panneaux structurels confèrent au bois les caractéristiques d'un matériau industriel, sans lui ôter les qualités d'une matière noble.

Un retour à la tradition ?

Pas seulement ! L'approche environnementale est aussi un moteur de l'innovation, comme le prouvent de nombreuses réalisations, en particulier dans les pays scandinaves et germaniques.

Cette démarche, qui exige une étude précise du site et un choix plus critique des matériaux, incite à la recherche en amont de solutions architecturales et constructives pertinentes et économiquement efficaces. En suscitant les échanges et la mise en commun des compétences spécifiques de chaque intervenant, cette démarche d'ouverture est une chance pour la création architecturale et tout particulièrement pour la construction en bois.

L'architecture écologique, une démarche responsable :

L'architecture écologique est respectueuse à la fois de l'homme et de la nature. Elle s'inscrit dans la logique du développement durable avec plusieurs objectifs : le bien-être des usagers, la protection de l'environnement, une utilisation économe des ressources naturelles, la maîtrise des déchets et la réduction des gaz à effet de serre.

Le secteur du bâtiment est le principal responsable des dépenses énergétiques (fabrication, transport et mise en œuvre des matériaux ; chauffage et production d'eau chaude) et de l'effet de serre, ainsi que de la production de déchets (en France, environ 30 millions de tonnes par an, soit plus que les ordures ménagères).

La situation inquiétante de la planète nous oblige aujourd'hui à arrêter enfin ce gaspillage et à revenir à une architecture "raisonnée", fidèle aux principes bioclimatiques. Ce qui est aujourd'hui écologiquement irresponsable sera demain économiquement et socialement lourd de conséquences.

Dominique Gauzin-Müller, Spécialiste de l'architecture écologique

Dominique Gauzin-Müller est architecte, auteur et journaliste. Passionnée par la construction bois et l'architecture écologique, elle a consacré à ces sujets une centaine d'articles, de nombreuses conférences et quatre livres aux éditions du Moniteur.
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Dominique Gauzin-Müller

Ethique et environnement

Nous aimons notre métier et cela implique le respect et la valorisation des matériaux utilisés...

Forts d'une réelle expérience dans les différentes compétences requises dans le travail du bois (qui est, rappelons-le, un matériau noble et vivant), nous sommes engagés à respecter scrupuleusement les normes en vigueur  en matière de production / traitement et revalorisation.

Avantages environnementaux du bois

Si les demandes énergétiques pour la fabrication avec du bois sont relativement plus basses que celles avec d’autres matériaux, c’est d’une part parce qu’il s’agit d’un matériau vertueux. En effet, le bois, contrairement aux énergies fossiles, est une matière première renouvelable. Vous ne le savez peut-être pas, mais le bois est en mesure de se régénérer en moins d’une centaine d’années. Par ailleurs, il s’agit d’une ressource abondante, disponible localement et certifiée grâce à des labels comme PEFC et FSC.

Il faut ensuite souligner que le bois est un matériau à faible impact en raison de son faible poids grâce auquel l’énergie utilisée pour sa transformation peut être optimisée. Il s’agit aussi d’un matériau sec qui aide à réduire le gaspillage d’eau sur les chantiers. Sa faible conductivité thermique permet, en outre, de faire d’intéressantes économies d’énergies.

Pour finir, ajoutons que le bois est un matériau recyclable. Ainsi, sa revalorisation ou son recyclage peut se faire sans dommage sur l’environnement. Et ceci contrairement aux autres matériaux de construction ordinaires. Par exemple, les déchets de scierie ayant fait l’objet de traitements écologiques peuvent être réutilisés dans les industries de papier et du panneau. Outre ces avantages, le bois est le seul matériau dont l’utilisation est bénéfique dans la lutte contre les gaz à effet de serre (GES), puisqu’il s’agit d’un excellent « carbonivore ». À titre d’exemple, en construction le bois est en mesure de conserver tous ses stocks de CO2 à hauteur de 1 tonne/m3.

Déforestation : un effet surestimé
Nous venons de voir les principaux avantages environnementaux de l’utilisation du bois. À ce propos, soulignons que près de 2,8 milliards de terriens utilisent ce matériau principalement sous forme de bois ou de charbon de bois. De ce fait, il est souvent considéré comme, en partie, à l’origine de la déforestation et des émissions des GES. Ce qui n’est pas le cas, puisque des études ont permis de mettre en évidence que cette utilisation n’excède pas les capacités de la forêt.

À l’Université de Yale, dans le Connecticut, des chercheurs ont montré que seulement 27 à 34 % de la collecte de bois pourrait faire que les capacités de la forêt soient dépassées. Or, selon la même étude toujours, dans certaines régions comme en Chine ou en Inde, les forêts sont encore replantées. Ce qui contredit l’affirmation selon laquelle, le combustible bois (environ 55 % du bois abattu dans le monde) est un facteur majeur de la déforestation et du changement climatique. Enfin, pour ce qui est des émissions mondiales de GES, les calculs de ces chercheurs mettent en évidence que le bois n’est à l’origine que de 1,9 % à 2,3 % desdites émissions.
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Un isolant exceptionnel
Le bois est un matériau chaleureux... Dans tous les sens du terme !
C'est en effet un excellent isolant (il possède une très faible conductivité thermique) : le bois isole 6 fois plus que la brique, 12 fois plus que le béton, 350 fois plus que l'acier et 1 500 fois plus que l'aluminium !

Au delà des qualités intrinsèques du matériau, les systèmes constructifs bois sont très performants en termes d'isolation. L'ossature bois, en particulier, permet l'insertion d'un isolant thermique (laine de verre, par exemple) au coeur même des murs. Résultat : épaisseur minimale, isolation maximale.

Quels sont les avantages du bois dans la construction ?
Il y a cinq ans à peine, seuls les vrais amoureux du bois optaient pour ce matériau, ou ceux qui voulaient un foyer différent, original. Aujourd'hui, le bois ne demeure plus l'apanage d'une élite. La clientèle s'étoffe, car ce matériau devient une vraie solution aux yeux de tous ! Le premier argument est écologique : les chantiers de construction en bois consomment très peu d'énergies fossiles.

En outre, ils ne nécessitent pas d'eau. Propres, ils ne génèrent pas de déchets.

Côté esthétique, ce matériau permet quasiment toutes les fantaisies. Autre avantage, il peut être usiné industriellement en atelier et les éléments structurels assemblés directement sur le chantier. D'où des travaux plus rapides, et moins onéreux, que pour une construction dite "classique".

Peut-on choisir le bois pour construire une maison bioclimatique ?
Le bois se révèle même idéal pour ce type de construction ! En premier lieu, il possède naturellement des propriétés isolantes : parfait pour ce que l'on appelle l'enveloppe de la construction. En outre, les constructions en bois sont exemptes de ponts thermiques. C'est à dire, qu'elles ne présentent aucune faille d'isolation.
Interview de Jean-Marie Barbier, Directeur général de la Fédération des Forestiers Privés de France

La modification de la carte des essences est-elle déjà visible dans nos forêts françaises ?
Non, les modifications sont plutôt visibles sur les forêts qui souffrent, c'est-à-dire dans les régions menacées et subissant des dépérissements. L'épisode de sécheresse de 2003, par exemple, a fragilisé certaines essences comme le hêtre, le chêne pédonculé ou l'épicéa.

Le réchauffement climatique est-il, seul, responsable des changements prévisibles de la carte forestière française ?
On ne peut pas dire cela. Les effets de sécheresse et de déficit hydrique sont des phénomènes aggravants. Mais l'arbre réagit sur le long terme. Les dépérissements liés à la sécheresse de 2003 ne font qu'alourdir les pertes d'épisodes précédents. Le patrimoine souffre encore des effets de la tempête de 1999. Outre les pertes exceptionnelles, de nombreux arbres ont été abîmés, leurs systèmes racinaires arrachés, réduisant considérablement leur vitalité.

Côté pollution, on parlait un temps de pluies acides, je pense que cela n'a rien à voir, sauf zones exceptionnelles, mais que, en revanche, les épisodes de 1976, 1999 et 2003 ont eu, quant à eux, de réels impacts.

La sécheresse et de déficit hydrique sont des phénomènes aggravants. Mais l'arbre réagit sur le long terme.

Quels sont les impacts du réchauffement climatique sur la gestion des forêts ?
On peut toujours faire des projections, mais cela reste de la fiction. Cependant se pose réellement la question des plantations d'aujourd'hui, qui seront mûres dans 100 ans, époque qui subira le réchauffement climatique de plein fouet

Pour le moment, on recherche les meilleures solutions à court, moyen et long terme. C'est pourquoi nous débattons sur des sujets comme la futaie régulière, dont le principe de régénération naturelle n'est à priori plus en phase avec la situation actuelle, et qui d'ici 50 à 100 ans va changer encore considérablement. Il faut se poser la question de la dynamique de la sylviculture.

Doit-ton cultiver du sapin ou du douglas ? A long ou court terme ? Le douglas à 40 ans nous permettra de "passer à travers les gouttes", autant pour des raisons économiques que climatiques. Malheureusement, on ne pourra peut être pas en dire autant avec des récoltes à 80-100 ans qui risquent de connaître des périodes de mortalité. 

C'est pour toutes ces raisons que je préconise des plantations à croissance rapide afin que l'on puisse les mener à bien et que les récoltes soit commercialisables.

Jean-Marie Barbier, Directeur général de la Fédération des Forestiers Privés de France
Initialement diplômé de l'Institut National Agronomique et spécialisé en écologie forestière, Jean-Marie Barbier parachève son cursus par un diplôme d'ingénieur civil en Génie Rural des Eaux et Forêts. Il consacre ensuite l'ensemble de sa carrière aux organisations forestières privées. Directeur adjoint du CRPF Rhône Alpes (1975-1983), puis directeur du CRPF Limousin (1983-1995), Jean-Marie Barbier rejoint la Fédération des Forestiers Privés de France en 1995 comme directeur général adjoint et occupe, depuis le 1er janvier 2000, le poste de directeur général.
Source et articles à consulter : Bois.com
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